Intervention de Meyer Habib

Réunion du 27 janvier 2016 à 18h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Vous êtes, monsieur le ministre, membre du gouvernement du grand peuple perse, riche d'une histoire ancienne et qui a apporté une contribution immense à l'humanité. Cependant, 83 % des Français craignent que la reprise des relations entre la France et l'Iran ne se fasse au détriment des valeurs qui fondent notre République : l'égalité des droits entre les femmes et les hommes, le rejet du racisme et de l'antisémitisme, le devoir de mémoire, la paix entre les peuples. À cet égard, le peuple d'Iran ne mérite-t-il pas mieux qu'un gouvernement qui a exécuté plus de mille personnes en 2015 ? Qui, en modifiant le code pénal en 2013, a autorisé des pères de se marier avec leur fille adoptive dès qu'elles ont 13 ans ? Qui, au mépris de la liberté de la presse et de la liberté d'expression, a emprisonné des dizaines de journalistes et de bloggeurs ?

Cette audition se tient le 27 janvier, décrétée « Journée internationale à la mémoire des victimes de l'Holocauste » par l'Organisation des Nations Unies, en hommage aux 6 millions de juifs assassinés pendant la Deuxième guerre mondiale. Juif moi-même, j'ai constaté que votre État a plusieurs fois nié la réalité de la Shoah et même, hélas, organisé des concours de caricatures à ce sujet. Reconnaissez-vous la réalité de cette tragédie qui a profondément marqué les consciences occidentales ?

J'étais contre l'accord sur le programme nucléaire iranien – non contre le principe d'un accord mais contre son contenu car la question de fond continue de se poser : est-ce que, demain ou après-demain, l'Iran sera une puissance nucléaire militaire ? Vous avez été parfaitement convaincant, monsieur le ministre : manifestement, le régime iranien a, pendant des années, essayé de masquer son programme nucléaire militaire et n'a cédé que sous la pression des sanctions. Tout le monde espère que l'accord signé est un bon accord ; j'en doute, mais j'aimerais tellement me tromper !

Je représente dans cette enceinte les Français établis dans huit pays étrangers, dont les 150 000 Français qui résident en Israël, État que la République islamique d'Iran refuse de reconnaître et qu'elle appelle régulièrement à rayer de la carte. Il y a quelques années, le Guide suprême qui, en dépit des alternances, est toujours M. Khamenei, a exprimé et objectif dans un livre intitulé Palestine, dans lequel il décrit Israël comme un « cancer ». Tout récemment, dans un entretien diffusé sur une chaîne de télévision française, le président Rohani a jugé qu'Israël serait un État « illégitime ». Au-delà des divergences politiques, êtes-vous prêt à reconnaître ici le droit à l'existence de l'État d'Israël ?

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