En réalité, ces oligopoles existent déjà. Si vous observez le marché de la construction de voitures en France, vous remarquerez qu'il ne compte qu'une dizaine d'acteurs tout au plus. Il en va de même des gestionnaires d'infrastructures : il n'en existe que trois pour les autoroutes concédées, un pour le réseau ferré, un pour les routes nationales, même si des délégations existent par petits morceaux… Quand la barrière capitalistique à l'entrée est monstrueusement haute, poursuivre à toute force un objectif de libre concurrence, c'est perdre son temps. Cela n'aurait pas de sens de construire trois Eurotunnels parallèles au motif qu'il faut de la concurrence sur le trafic trans-Manche.
Ce dont nous avons besoin en revanche, ce sont des décideurs politiques qui s'expriment sur un horizon de vingt ans. L'État doit redevenir un acteur crédible dans sa capacité à définir des cadres de moyen et long terme qui créent une confiance partagée avec les acteurs qu'il a en face de lui. Tel doit être le sujet majeur de préoccupation pour le monde politique.