Les investissements font l'objet d'une forte mobilisation de l'entreprise, vous avez bien voulu le souligner. Certains d'entre vous se sont inquiétés de possibles disparités en zone rurale. Nous déployons précisément nos efforts pour l'éviter. Nous avons fait un travail en profondeur sur notre stratégie d'investissement pour qu'elle permette de conserver tant le niveau de qualité que la capacité de résilience des réseaux, c'est-à-dire leur capacité à résister aux aléas climatiques ou encore leur réactivité, grâce aux réseaux intelligents.
À cet égard, nous disposons de trente et une agences de conduite sur le réseau moyenne tension. Cela nous permet de traiter plusieurs incidents massifs simultanément et de manière automatique, car nous cernons désormais au plus juste le nombre de clients finals coupés. Ces développements sont relativement récents, puisqu'ils datent d'il y a cinq ou six ans. Avec les compteurs Linky, les pannes seront identifiées de la même manière en amont sur le réseau basse tension, au plus profond des territoires ; elles seront traitées de manière plus réactive et plus efficace.
Certains d'entre vous m'ont interrogé sur ce qu'ils ont appelé la maison-mère, aujourd'hui confrontée à des enjeux importants, en me demandant quel impact cela pouvait avoir sur les investissements. Sur ce chapitre, je renverrai plus volontiers à la lisibilité du TURPE. Un investisseur a besoin de visibilité, à l'heure où la politique énergétique ambitieuse définie par le Gouvernement implique des investissements. Nous avons donc besoin de lisibilité, de stabilité et d'un tarif incitatif à la poursuite des investissements au niveau attendu. Voilà où se situe la réponse. Le développement des réseaux intelligents permettra, au demeurant, de rationaliser ces investissements, par exemple dans les bornes de recharge électriques. Nous anticipons déjà leur mise en oeuvre pour aménager leur intégration au réseau et limiter leur impact sur lui.
Quant au pilotage des réseaux de demain, nous devenons, en effet, un opérateur de mégadonnées ; nous investissons massivement dans la dimension numérique et digitale. Les pouvoirs publics ont pris la décision qu'un réseau électrique intelligent (REI) soit développé au niveau régional. Nous avons investi pour cela plusieurs dizaines de millions d'euros dans dix-huit démonstrateurs, qui nous permettent d'anticiper toutes les difficultés liées aux intégrations nouvelles au réseau, par exemple des bornes de recharge électriques ou des installations de production d'énergie solaire.
En laissant se développer des réseaux fermés privés, l'on mettrait en péril l'équilibre du réseau actuel, qui assure une forme de péréquation. Mais nous devons faire évoluer les fonctionnalités du réseau de distribution public. Nos prochains investissements vont précisément nous permettre de développer à l'échelle industrielle ce que nous avons testé dans nos démonstrateurs.
Je termine sur une note d'ambition et d'espoir en disant que je suis devenu président de l'association des réseaux électriques intelligents en France, Think Smart Grids, qui a vocation, en plus de dynamiser un écosystème naissant au niveau hexagonal, à aider la filière à se développer sur les marchés internationaux.