Intervention de Philippe Vitel

Réunion du 12 janvier 2016 à 18h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vitel :

La situation en Libye m'inquiète au plus haut point. Les marges de manoeuvre dont nous y disposons sont très étroites. Je suis moins optimiste que vous, monsieur le ministre, sur une éventuelle solution politique et diplomatique. Nous sommes sur un terrain très instable : ce brave monsieur que l'on vient de mettre à la tête du gouvernement, Fayyez al-Sarraj, sort de nulle part ; sans envergure, il ne bénéficie pas du soutien – essentiel – des groupes armés et des tribus. Parmi les pays environnants, beaucoup sont aujourd'hui favorables à une action armée. C'est notamment le cas des pays du Sud – le Tchad, le Niger, le Mali et le Sénégal –, mais également de l'Égypte et des Émirats arabes unis, alors que l'Algérie et la Tunisie y restent opposées, tout comme la Turquie et le Qatar. Si l'action politique et diplomatique en venait à échouer, comment pourrait-on associer tous ces pays pour parvenir à une action internationale coordonnée en Libye ?

Lorsque le Charles-de-Gaulle était en Méditerranée, il y a quelques semaines, ses avions ont effectué des vols de reconnaissance au-dessus de la Libye ; les Américains en font également. Aujourd'hui, sa nouvelle position fait que ces vols ont cessé. Cela signifie-t-il que nous n'avons plus aucune action militaire en Libye ? Envisagez-vous de reprendre ces actions de reconnaissance, qui seraient très utiles en anticipation de ce qui se présente comme un échec politique et diplomatique annoncé ?

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