Je suis élu de l'Aube, un département qui a beaucoup donné à la filière nucléaire, puisqu'il abrite à la fois une centrale, à Nogent-sur-Seine, et un centre de stockage, à Soulaines-Dhuys, et je peux témoigner que nos relations avec l'ANDRA sont marquées par la transparence et la concertation.
L'installation d'un projet tel que Cigéo nécessite de répondre aux interrogations légitimes des populations et d'être en mesure d'apporter des arguments de nature à démontrer que ce qui est proposé est bien sécurisé. La réversibilité conditionne un ensemble de mesures de surveillance et la mise en place de protocoles très stricts. Dans ce domaine, l'ANDRA fait preuve d'un grand professionnalisme et de transparence, et je suis convaincu que l'Agence ne fera que gagner en crédibilité au fil des années.
Le projet Cigéo est d'une importance capitale en matière de stockage des déchets radioactifs. Permettre le retrait dans l'avenir, c'est rassurer, grâce à la mise en oeuvre de solutions optimisées et d'une surveillance mieux garantie des sites, qui n'enferme pas les générations futures dans des choix faits hier ou avant-hier. Cela dit, ce projet va se traduire par un coût important. Les budgets correspondants seront-ils sanctuarisés dans le temps, comme je l'estime nécessaire ?
Par ailleurs, en dépit de tous les efforts que vous déployez, l'image négative renvoyée par le fait d'accueillir un site de stockage de déchets radioactifs ne facilite pas la reconversion économique des bassins de vie concernés qui, au cours des décennies passées, ont déjà perdu des dizaines de milliers d'emplois. Je pense notamment à la forge en Haute-Marne, ou au textile dans l'Aube, sans parler de l'agriculture, et surtout de l'élevage, confrontés à de grandes difficultés. L'acceptabilité par les populations locales et ses représentants passe également par une image plus dynamique des territoires concernés. De ce point de vue, l'ANDRA devrait, à mon sens, être encore plus à l'écoute des doléances locales.