L'obligation de gérer et de stocker les déchets radioactifs durant plusieurs milliers d'années constitue le talon d'Achille de la filière nucléaire. Le principe de l'enfouissement, conçu au départ comme un confinement définitif, avec une dégradation de la radioactivité au fil des ans, a fait la place au principe de réversibilité, qui pose des problèmes techniques en matière d'obturation et de mémoire de la dangerosité du lieu, et quant au processus de décision éventuelle de retirer les déchets. Est-ce cette difficulté qui justifie le différentiel d'évaluation du coût, allant de 25 milliards d'euros pour le ministère à 35 milliards d'euros pour l'ANDRA ?
Par ailleurs, l'ANDRA n'avait initialement pas prévu la réversibilité imposée par la loi. Doit-on considérer que cette obligation témoigne d'un doute portant sur la pertinence du processus de stockage Cigéo ?
Enfin, on a traité il y a quelques années les déchets nucléaires provenant d'Allemagne, sur le site de La Hague. Est-il envisagé, dès maintenant ou à terme, d'accueillir le stockage de déchets étrangers, notamment de ceux provenant des centrales que nous pourrions vendre à d'autres pays, ce qui pourrait constituer un argument de vente décisif compte tenu de la complexité de la problématique du stockage ?