Si vous voulez nous faire dire que le MCO doit rester au coeur de métier du soutien à la défense, vous êtes au coeur du problème, monsieur le député. Mais le soutien opérationnel met en concurrence deux logiques : celle du ministère de la défense et celle des industriels du secteur privé, qui recherchent le profit et la rentabilité. Or aujourd'hui, ce sont eux qui fabriquent les matériels utilisés par les armées, tandis que le ministère se positionne plutôt sur le soutien. Le fait de savoir que les constructeurs, qui sont à la fois concepteurs et fabricants de ces matériels, peuvent à tout moment en récupérer l'entretien, est une formidable incitation à la performance industrielle pour les AIA et le service industriel de l'aéronautique (SIAé).
Le soutien opérationnel est beaucoup plus économique s'il est réalisé en régie étatique que s'il est externalisé. Je prendrai l'exemple du Mirage 2000N 234 qui s'est craché en bout de piste. Qualifié d'épave par le constructeur, Dassault – ce qui lui aurait permis de vendre un avion neuf –, il a été réparé par le SIAé pour un dixième du prix d'un avion neuf et il est aujourd'hui en service.