L'adoption et son corollaire, la PMA : tel est en effet notre principal point de friction, pour les raisons que vient de rappeler Charles de Courson. Sans reprendre les arguments pour et contre, je vous invite à remettre le débat en perspective. N'oublions jamais que la science évolue, de sorte que les décisions que nous prenons aujourd'hui pourraient nous embarrasser dans un avenir qui n'est pas si éloigné. Ainsi, dans deux ou trois ans, il sera possible de concevoir un enfant doté du bagage génétique de deux femmes. Si nous étendons aujourd'hui l'accès à la PMA en partant du principe que l'enfant à naître est issu d'un homme et d'une femme, comment pourrons-nous refuser à deux femmes la possibilité d'une PMA entre elles, au nom de leur droit à avoir un enfant dont elles seront sûres qu'il est le leur, dès lors que la technique le permettra ? Mais le politique ne doit-il pas limiter l'application de la science ? Voilà notamment pourquoi la question de la PMA est si essentielle.
On dit que la loi doit s'adapter à l'évolution des moeurs, mais qui serait d'accord pour supprimer l'obligation de fidélité de l'article 212 du code civil au motif que l'adultère est, si j'ose dire, un sport national ?