Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, nos agriculteurs et nos éleveurs traversent une crise majeure et sont en train de mourir. Ils n’ont d’autre choix que d’être à nouveau dans la rue. Aujourd’hui ce sont les éleveurs, mais demain ce seront les arboriculteurs et les maraîchers qui seront aussi dans la rue pour être entendus.
Cette crise qu’ils traversent n’a que trop duré. Le problème est vaste, lié à des différences de charges, de normes, de réseaux de distribution, de prix… Tout, je dis bien tout, est à revoir.
Trouvez-vous normal, monsieur le Premier ministre, que l’Allemagne soit devenue, à la place de la France, le jardin de l’Europe ?
Je relaie ici le cri d’alarme de ces hommes et de ces femmes qui travaillent notre terre, qui nous nourrissent quotidiennement, qui entretiennent nos espaces. Demain, si rien ne change, nous n’aurons plus de ruralité.
À cette crise s’ajoutent des problèmes climatiques et environnementaux qui obligent nos agriculteurs à faire face à de nouvelles menaces. Je parle d’un puissant ravageur, appelé communément mouche de la cerise, qui sévit dans les vergers du sud de la France. Je rappelle à ce propos que mon département, le Vaucluse, représente plus de 30 % de la production nationale de cerises.
Pour endiguer ce fléau, les arboriculteurs ont pour seule arme le diméthoate, mais ce produit homologué devrait être interdit prochainement, ce qui menace purement et simplement l’ensemble de la production de cerises françaises, sachant que ce ravageur commence à s’étendre à la vigne. Or certains pays européens, notamment l’Italie et la Grèce, ont choisi d’en maintenir l’usage.
Monsieur le Premier ministre, cela ne vous pose-t-il pas de problème de laisser sacrifier notre production au bénéfice d’autres pays européens ? Notre agriculture est en train de mourir d’être la meilleure élève de l’Europe, celle qui respecte le mieux les normes. Notre ruralité disparaît : comment pouvez-vous accepter cela ?