Monsieur le député, le ministre de l’intérieur présente en ce moment au Sénat le texte qui vise à proroger l’état d’urgence pour trois mois et qui sera soumis dans quelques jours à l’Assemblée nationale. L’État islamique a fait de la France sa cible. Nous le savons, et les Français le savent tout particulièrement, puisque 130 personnes ont payé de leur vie, le 13 novembre, cette volonté de l’État islamique de s’attaquer à ce que nous sommes, à nos valeurs, à notre jeunesse, à notre art de vivre. Ce n’est pas seulement dû au fait que nous intervenons en Syrie et en Irak – je veux saluer, encore une fois, l’engagement de nos forces armées et, plus particulièrement, de nos pilotes – ; c’est d’abord pour ce que nous sommes. Au moment où nous parlons, vous le savez, on dénombre des centaines de blessés, dont certains luttent tout simplement pour retrouver de la force et regarder la vie avec optimisme.
Nous sommes tous engagés dans cette lutte, nous sommes en guerre, parce que le terrorisme nous fait la guerre. Vous avez, ici, presque tous voté, l’ensemble des dispositifs qui vous ont été soumis depuis plus de trois ans, en particulier deux lois antiterroristes et deux lois sur le renseignement. Par ailleurs, une nouvelle loi sera présentée dans quelques jours à l’Assemblée nationale par le garde des sceaux pour donner encore plus de moyens aux policiers, aux gendarmes et, bien sûr, aux magistrats. La France est ciblée, et tous ceux qui sont ciblés, d’une manière ou d’une autre, ont droit à la protection. Il s’agit, d’abord, de nos compatriotes : s’il n’y a pas de risque zéro, il y a un engagement de tous pour les protéger. Il s’agit aussi, bien sûr, des institutions. Nous savons bien que, malheureusement, le terrorisme a aussi frappé en la matière : je pense aux écoles, aux synagogues, aux institutions de confession juive. Il faut protéger également les mosquées…