Intervention de Arlette Grosskost

Séance en hémicycle du 9 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Réduction des déficits

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArlette Grosskost :

Ma question s’adresse au secrétaire d’État au budget.

Récemment, un quotidien titrait : « Inflation basse, croissance molle, dépenses folles ». Ce titre est évocateur. Il apparaît que l’objectif de déficit de 3,3 % du PIB s’annonce très compliqué, du fait d’une faible inflation et d’une faible progression de l’indice des prix à la consommation. Tout ceci ne peut avoir qu’un impact négatif sur le budget prévisionnel de 2016, dont la construction s’est appuyée sur un plan d’économies de 50 milliards d’euros calculé par rapport à une tendance naturelle d’évolution des dépenses, elle-même adossée à une hypothèse d’inflation de 1 %. Or, une stagnation des prix signifie davantage d’économies à trouver.

De surcroît, le FMI – Fonds monétaire international – a baissé de 0,2 point ses prévisions de croissance pour la France. Le Premier président de la Cour des comptes a une nouvelle fois appelé à maîtriser les dépenses publiques, soulignant le fait que la réduction des déficits et de la dette publique « se poursuit à un rythme trop lent par rapport aux efforts consentis par nos partenaires européens ».

Quand bien même tous ces voyants sont au rouge, le Président de la République a multiplié les promesses, qui ont déjà fait l’objet d’une précédente question d’actualité. Il faut ajouter les 750 millions d’euros pour la Caisse des dépôts par la voie de non-perception de l’impôt et les 3 milliards d’euros de fonds propres supplémentaires pour l’AFD, l’Agence française de développement ; cette liste n’est d’ailleurs pas exhaustive. Depuis lors, on doit y additionner la recapitalisation d’Areva et de Vallourec : le compte d’affectation spéciale « Participations financières de l’État », doté initialement de 625 millions d’euros, est d’ores et déjà mis à mal, d’autant que les plus-values potentielles seront aléatoires étant donné la tendance baissière de la Bourse. Et je ne parle pas de la remise de dette consentie à Cuba ni de l’aide exceptionnelle octroyée à la Tunisie.

Aussi, pourriez-vous nous expliquer comment vous entendez confirmer votre « effort sans précédent de maîtrise des dépenses » tout en tenant les promesses qui sont faites ?

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