Nous souhaitons que l'adoption, qui constitue un mode de filiation, continue à être réservée aux couples hétérosexuels. Selon les pédopsychiatres notamment, la filiation repose sur trois piliers.
Le pilier biologique ou corporel tout d'abord : rencontre des gamètes, grossesse, accouchement, etc. Il n'est certes pas le plus important, mais il n'est pas possible de le balayer d'un revers de la main – songeons, par exemple, aux personnes stériles ou infertiles.
Le pilier affectif ou éducatif, ensuite, qui consiste à aimer et à éduquer un enfant. Il est évidemment essentiel, mais il ne suffit pas.
Le pilier juridique ou social, enfin, qui reconnaît l'union – mariage, PACS, concubinage – et la filiation.
Si, dans l'idéal, la filiation repose sur ces trois piliers, l'un ou l'autre peut faire défaut. Le pilier biologique, par exemple, est défaillant dans le cadre d'un accouchement sous X, le pilier éducatif et affectif étant quant à lui particulièrement sollicité afin qu'une telle situation soit mieux vécue. Le pilier affectif est aussi défaillant pour les enfants violentés au sein de leur propre milieu familial. Dans ce cas, il est du devoir de l'État de les en retirer, la situation, là encore, pouvant être réparée.
Si l'adoption est rendue possible pour les couples homosexuels, vous créez volontairement une situation où l'un des piliers fait défaut. Outre que les autres piliers seront encore plus sollicités, les enfants seront victimes d'un mensonge puisqu'on leur dira qu'ils sont nés de deux pères ou de deux mères. Autant un tel discours est recevable dans le cadre d'un couple adoptant hétérosexuel, puisque la filiation est crédible, autant le cheminement de l'enfant ne pourra pas aboutir dans le cadre d'un couple adoptant homosexuel puisque la fiction concernant la filiation est totale. Vous allez instituer un mensonge d'État !