Ce débat n'est pas nouveau. En 2009, M. Christian Vanneste avait déposé une proposition de loi visant à permettre aux seuls couples mariés d'adopter un enfant. Il mettait en avant le risque qu'un couple homosexuel ne se dissimule derrière une personne célibataire candidate à l'adoption.
Vous prétendez que l'adoption par une personne célibataire ne serait plus justifiée eu égard au faible nombre d'enfants à adopter. Or, 120 000 enfants sont aujourd'hui privés de leur père et de leur mère, non pas parce que les liens de filiation légaux ont été rompus, mais parce qu'ils ont été placés dans des foyers ou des familles d'accueil. Interviewée en 2010 par L'Express, Mme Tabarot, députée UMP, expliquait que seuls 200 de ces enfants étaient adoptables en France contre 3 500 au Royaume-Uni. Il convenait dès lors, selon elle, de « faire primer l'intérêt de l'enfant sur le lien biologique, en prononçant davantage de déclarations d'abandon ». En deux ans, vous avez opéré un virage à 180 degrés : vous ne souhaitez plus aujourd'hui offrir une famille à ces enfants délaissés pour leur permettre de se reconstruire.
Il convient, comme l'a dit M. Breton, d'engager un débat, mais sur la base d'autres propositions, notamment celles qu'avait formulées Mme Tabarot dans son rapport sur l'enfance délaissée et l'adoption en 2010.