Intervention de Jean-Luc Moullet

Réunion du 3 février 2016 à 17h00
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Jean-Luc Moullet, directeur du programme Compétitivité, filières industrielles et transports :

Dans le secteur automobile, la consommation des enveloppes, en particulier de celle du programme Véhicule du futur, est effectivement relativement faible. Une explication optimiste pourrait être que la somme allouée en premier lieu était excessive au regard des besoins de la profession. Une autre est que nous avons affaire à une profession qui apprend progressivement à travailler ensemble, et qui le fait, du reste, de mieux en mieux, notamment au sein de la plateforme pour la filière automobile. Elle reste néanmoins confrontée à un certain nombre de difficultés, ce qui explique le peu de projets soutenus et la faible consommation des crédits.

Dans un premier temps, nous avons défini une stratégie consistant à centrer les appels à projets sur des thématiques précises : la chaîne de traction électrique, l'allégement des véhicules ou des expérimentations de mobilité. Puis nous nous sommes rendu compte que cette segmentation trop fine gênait l'approche industrielle ; les industriels pensaient que les appels étaient trop étroits et ne correspondaient pas vraiment à leurs projets. Nous avons alors pris la direction opposée, en faisant un appel à projets très général et en simplifiant le discours : nous serions contents d'étudier tout projet dans le secteur automobile. C'est ainsi que des projets extrêmement intéressants ont émergé, venant des constructeurs et des équipementiers. Une action spécifique a également été engagée pour permettre aux PME d'élaborer une offre audible par les équipementiers de premier et deuxième rangs.

En ce qui concerne les constructeurs, rappelons que le groupe PSA a été interdit d'aides publiques de 2013 à la fin de l'année 2015. L'un des deux grands constructeurs français n'a donc pas pu participer à nos appels à projets, ce qui a évidemment eu un impact. D'autant qu'avant l'interdiction, PSA s'était montré assez dynamique en présentant des projets ambitieux.

Sans doute peut-on nous reprocher cette première tendance à nous focaliser sur l'automobile au sein du projet Véhicule du futur. Aujourd'hui, nous avons élargi le spectre aux projets qui s'intéressent à l'automobile en tant qu'objet connecté à son environnement ainsi qu'à ceux qui portent sur la route du futur. Il s'agit, non pas de financer des infrastructures, mais des projets de R&D qui concernent l'infrastructure routière – nouveaux types d'enrobés, insertion de capteurs, route solaire –, de manière à placer l'objet automobile dans son environnement et à travailler sur l'ensemble du système qui l'entoure.

Ces appels à projets viennent d'être ouverts, je ne puis donc vous dire si nous recevrons beaucoup de réponses. Ils semblent répondre à un certain appétit de la part des industriels actifs dans le domaine de la route du futur. Dans le domaine du véhicule et son environnement, nous obtenons une bonne réponse de la part de start-up venant du monde du numérique, qui développent des capteurs et des solutions numériques à greffer sur le véhicule ou sur son environnement immédiat.

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