Intervention de Michel Liebgott

Réunion du 9 février 2016 à 16h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Madame la ministre, je vous remercie pour votre intervention qui nous permet de faire le point sur la situation actuelle. S'il ne faut pas créer de phobie, on ne saurait pour autant se désintéresser du sort de nos compatriotes des départements et territoires d'outre-mer, pas plus que de celui des Français métropolitains qui eux aussi pourraient être touchés : j'habite dans une région qui a accueilli des dizaines de milliers de Cap-Verdiens, le Cap-Vert ayant été également infecté par le virus. On peut imaginer que des personnes contaminées arrivent en France et transmettent le virus.

Le virus Zika n'est pas inconnu : il avait été identifié en Ouganda, en 1947. Il semble particulièrement résistant puisqu'il peut vivre longtemps dans des eaux stagnantes. Il faut donc envisager la suppression des réservoirs potentiels. La directrice de l'OMS a fait de ce virus une urgence de santé publique, puisque trente-trois pays sont touchés et que trois à quatre millions de personnes pourraient être infectées.

Aucun symptôme n'est constaté dans 70 à 80 % des cas. Dès lors, comment faire de la prévention, en particulier en direction des femmes enceintes, si elles ne sont pas conscientes qu'elles sont atteintes de ce virus ? Se pose ensuite la question de son identification, par des tests de dépistage, et des mesures à prendre pour éviter que les voyageurs ne l'exportent. Quels contrôles effectuer dans les aéroports ? Quelles indications mentionner sur le site du ministère des affaires étrangères ou celui de la santé ? Quelles mesures prendre au moment de manifestations importantes, comme l'Euro 2016, qui favorisent des mouvements massifs de populations ?

Enfin, une grande incertitude demeure, semble-t-il, quant aux modes de transmission. Aux États-Unis, la contamination sexuelle est reconnue. Certains se posent la question de la contamination par la salive, mais elle ne semble pas encore avérée.

Comme ce virus n'a pas touché les pays les plus développés, les laboratoires privés n'en ont pas fait une priorité absolue.

Y a-t-il un lien entre le développement de ces différents virus et un éventuel réchauffement climatique, indépendamment même des échanges qui sont de plus en plus nombreux entre les pays ? Dans le sud de la France, certaines espèces d'insectes vecteurs peuvent constituer des réservoirs susceptibles d'évoluer. Peut-être serons-nous davantage concernés que nous ne l'avons été par le passé par ce type d'épidémie. Existe-t-il un risque d'atteindre un pic épidémique en France métropolitaine si nous n'entravons pas l'extension de ce virus ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion