Outre l'éolien, il y a les réseaux électriques intelligents dont on a notamment testé les plans d'affaires. La difficulté actuelle pour les opérateurs du secteur est de déterminer comment sera répartie la valeur ajoutée créée grâce à l'effacement de la demande des consommateurs.
Les démonstrateurs que nous finançons actuellement ont montré que chez les ménages équipés de chauffage et chauffe-eau électriques, l'effacement obtenu pourrait être de l'ordre d'un kilowatt de puissance sur les six à neuf kilowatts de leur abonnement, soit au moins 10 % de la puissance appelée. Avec la pénétration croissante des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l'adéquation entre l'offre et la demande d'énergie pourra être obtenue, soit par le stockage de ces énergies dans des stations de pompage – mais cette solution est encore chère –, soit par l'effacement, qui permet de flexibiliser la demande et qui est moins coûteux. Ce procédé est déjà utilisé pour les chauffe-eau électriques, qui se rechargent la nuit, au déclenchement d'un signal tarifaire, mais, compte tenu du nombre important de ménages qui se chauffent à l'électricité, on peut aller beaucoup plus loin dans l'effacement. Il peut aider à accroître la part des énergies renouvelables variables dans le mix énergétique sans que l'on ait besoin de recourir à des stockages coûteux avant que cette part n'atteigne des taux de pénétration de l'ordre de 40 %.
Les réseaux électriques intelligents forment une filière qui répond à des besoins en France et dans laquelle nous pouvons aller encore plus loin puisqu'elle compte de nombreuses entreprises. En son sein va notamment se développer un nouveau métier, celui d'agrégateur, sur lequel se positionnent des industriels comme Veolia, dont l'objet est d'agréger les millions de ménages et entreprises tertiaires dont la demande va être effacée. La valorisation de cet effacement sur un marché est l'un des thèmes de recherche sur les réseaux électriques intelligents.
Dans presque toutes les filières, il reste des choses à faire. La phase commerciale, en aval du développement, nous semble un élément important, car les appels d'offre et les mécanismes d'achat ne sont pas dimensionnés en fonction du volume des dépenses d'investissement de capital (CAPEX) ni de la nécessité d'endettement des porteurs de projet. En outre, les banques n'accompagnent pas les projets trop innovants.