J'ai demandé la parole pour remercier le ministre de sa réponse. Cela dit, fallait-il tant critiquer les turpitudes du gouvernement précédent et les reproduire ? Le changement c'était hier ; c'est désormais fini. Il ne faudrait pas nous resservir ce même argument à chaque occasion. Je comprends qu'il y ait eu des erreurs par le passé ; vous entendiez les corriger : faites-le !
Je veux dire à l'auteur des amendements que, contrairement à l'argument qu'il a employé – et ce n'est pas le genre d'argument qu'il faut laisser sans réponse –, il existait bien, avant l'aide médicale d'État, un système qui fonctionnait au sein des conseils généraux, l'AMG. Cela explique qu'il n'y ait eu ni drame sanitaire ni addition de dépenses qui se faisaient en des lieux éclatés.
Il faut ajouter qu'il n'est pas question d'humanité ou de bonté, en tout cas pas seulement. Je veux en donner deux exemples.
A Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, il y a quelques mois des épidémies graves de tuberculose ont réapparu. En la matière, il ne faut pas attendre l'urgence. La tuberculose, ce n'est pas urgent, mais cela se dissémine rapidement. Nous en sommes arrivés à demander une campagne de vaccination.
L'hôpital Jean Verdier, à Bondy, est après l'hôpital Mamoudzou, à Mayotte, celui qui pratique le plus grand nombre d'accouchements en France. Un bébé a été retrouvé dans une poubelle près de la piscine de Drancy par les employés municipaux. Nous nous sommes rendu compte que la mère mineure, en situation irrégulière, abusée par un membre de sa famille, ne souhaitait pas abandonner son enfant mais ne savait pas qu'elle avait accès à l'hôpital alors que l'AME venait d'être créée.