Intervention de Christophe Caresche

Réunion du 2 février 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Caresche, co-rapporteur :

Pour répondre à la question de Philip Cordery sur la vision stratégique que porte la France pour l'Europe. Oui, la France a des idées, mais on a parfois le sentiment qu'il y a parfois un manque de suivi, de constance et de mise en perspective. Je vais vous donner un exemple très précis. Le président de la République a parlé en juillet dernier d'une réforme de la zone euro, d'un budget de la zone euro, d'un parlement de la zone euro. C'est une déclaration intéressante et forte, mais je n'ai pas vu depuis de prise de position de la France qui étaye cette orientation. Donc oui, la France a des idées, heureusement d'ailleurs, mais elle manque sans doute de persévérance, de stratégie dans la mise en oeuvre de ces orientations. D'où l'idée de ce Conseil stratégique qui pourrait travailler sur ces questions, notamment en lien avec les think-tank qui sont des foyers de réflexion précieux. Je pense qu'il y a parfois un problème de lisibilité des positions françaises : il faut que nos partenaires sachent ce que l'on veut. Dans ce jeu d'influence, si nous perdons en lisibilité, nous perdons ensuite en capacité de s'imposer. Sur les positions nationales, ce qu'a dit Hervé Gaymard est parfaitement juste, il y a des positions nationales notamment de la part de l'Allemagne, je pense notamment à un exemple très précis, celui de l'industrie automobile. La France, pour plusieurs raisons, sans doute historiques, politiques, culturelles, ne fait pas cela. La seule chose que l'on peut quand même souligner, c'est qu'avec l'arrivée du Front National, il y a quand même des efforts faits par les français des autres groupes pour essayer de mieux travailler ensemble.

Sur la représentation des régions, notre rapport dit beaucoup de choses. Nous insistons notamment sur la nécessité de favoriser le détachement de fonctionnaires territoriaux à Bruxelles. Mais évidemment, nous ne sommes pas dans un État fédéral, et la représentation de nos régions à Bruxelles reste sans commune mesure avec le « château » de la Bavière à Bruxelles !

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