La dette globale de 2 103 milliards d'euros que nous citions tout à l'heure est répartie entre dette de l'État, dette des collectivités territoriales et dette de la Sécurité sociale. La trésorerie est effectivement centralisée, mais chacun gère son endettement comme il l'entend. Cela pose d'ailleurs un problème aux collectivités territoriales dans leurs relations avec les banquiers : ceux-ci ne comprennent pas que l'on leur demande des prêts sans déposer d'argent auprès d'eux – c'est pourtant ainsi qu'ils gagnent de l'argent… Vous bénéficiez donc de la trésorerie, mais ce n'est pas le cas des collectivités territoriales, dont pourtant les comptes sont en équilibre – et qui payent leurs dettes.
Les frais financiers sont d'environ 46 milliards pour cette année. Mais quelle est, dans ces intérêts, la part imputable à la dette de l'État ? Pouvez-vous d'ailleurs nous confirmer, pour cette dette proprement dite, le chiffre de 1 600 milliards ?
Il est important pour nous d'évaluer précisément le coût de l'argent. Quand la charge de la dette diminue, on a l'impression que la dette diminue, et que ce n'est pas grave d'être en déficit, mais c'est faux ! L'encours de capital continue d'augmenter. C'est le piège de la dette : un retournement pourrait nous coûter 15 ou 20 milliards.
Quelle est la fragilité de cette dette ? Qui détient aujourd'hui la dette de la France ? La dette des collectivités territoriales est très bien connue, chaque collectivité a ses interlocuteurs ; il me semble que ce n'est pas le cas de la dette de l'État.