Quel élément extérieur peut faire bouger ces taux ? Il existe une toxicité liée aux montages de produits financiers mais n'y a-t-il pas aussi une toxicité politique, un coût intermédiaire qui était apparu lors de la crise pétrolière de 1976 ? Il n'y a pas de coïncidence : quand le prix des matières premières varie, on commence à vivre en déséquilibre. Si un point d'inflation coûte 20 milliards d'euros en intérêts, deux points représentent 40 milliards d'euros et on arrive ainsi à plus de 100 milliards d'euros de déficit structurel. À ce rythme, nous pouvons très vite rattraper la Grèce.
Il faut que les Français soient informés de ce risque, il faut leur dire qu'il va falloir arrêter de vivre à crédit parce que l'argent coûte cher et qu'il faudra bien rembourser la dette. Après avoir été rapporteur de la commission d'enquête sur les emprunts toxiques, j'en suis venu à penser que cet épisode a été salutaire pour les collectivités locales : elles ont pris conscience des risques et vont se montrer plus prudentes au moment d'investir. On emprunte pour investir, mais, comme les charges de fonctionnement amputent les capacités d'autofinancement, on se retrouve à financer du fonctionnement par de l'emprunt. Il est nécessaire d'envoyer un message aux Français : ces 2 100 milliards d'euros de dette nous font courir un risque, alors arrêtons ! C'est pourquoi il me semble important de travailler sur les risques de taux et la toxicité politique.