Monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, je souhaite vous interpeller sur un sujet qui émeut les passagers aériens : l’opacité de la fixation des prix des billets d’avion, notamment pour les liaisons entre la métropole et l’Océan Indien.
D’abord parce que la surcharge carburant est incompréhensible. Mise en place alors que le cours du pétrole montait en flèche, cela était justifié afin de garantir aux compagnies aériennes une relative bonne santé financière. Que le prix du billet ne diminue pas concomitamment à la baisse des cours afin d’écouler les stocks achetés au prix fort, passe encore ! Mais alors que les stocks achetés au moment où les cours étaient au plus haut sont épuisés, le maintien de cette surcharge carburant à son niveau le plus haut est inacceptable.
Pis, les trois compagnies reliant La Réunion à l’Hexagone, dont l’une a pour actionnaire l’État à hauteur de plus de 17 %, ont récemment décidé, de manière quasi simultanée, d’augmenter leurs tarifs sur la liaison. Ces décisions invitent à s’interroger sur l’entente entre ces compagnies afin de maintenir un certain niveau de prix au détriment des voyageurs. Personnellement, j’ai du mal à croire aux coïncidences. D’autant plus que dans le même temps, d’autres grandes compagnies annoncent des baisses de prix de l’ordre de 15 % !
Monsieur le ministre, pouvez-vous d’une part nous dire la position de l’État actionnaire sur le niveau inexpliqué de la surcharge carburant appliquée par la compagnie nationale dans un contexte de baisse durable du prix du baril ? Par ailleurs, êtes-vous prêt à saisir l’Autorité de la concurrence afin de déterminer s’il y a entente anticoncurrentielle entre les trois compagnies concernées ?
La continuité territoriale est certes un dispositif ….