Vous avez justement souligné, Madame Martin, qu'il n'y avait pas de compétitivité économique sans compétitivité sociale – c'est le sens de notre travail à tous. La base de la compétitivité ne doit-elle pas être tout simplement le dialogue social ? Cette méthode n'a cependant pas été très utilisée au cours des dix dernières années.
La grande conférence sociale de juillet 2012 a donné lieu à un accord unanime autour du dispositif du contrat de génération, dont nous avons voté tous les articles et dont le vote solennel doit avoir lieu la semaine prochaine. Quelle est votre opinion de cet outil de compétitivité économique et sociale ?
Il faut aussi saluer l'accord national interprofessionnel « pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l'emploi », conclu voici quelques jours.
Vous avez également évoqué le pacte de compétitivité, qui agit à la fois sur la compétitivité-coûts et la compétitivité hors coûts – que je préférerais appeler « compétitivité-qualité ». Tous les intervenants ont plaidé pour une politique ambitieuse, indispensable pour reconquérir notre industrie. Elle passe, selon vous, par la formation en termes qualitatifs : qu'en est-il de la formation en termes « quantitatifs », c'est-à-dire de l'adaptation des filières de formation aux besoins des entreprises ? Quelles sont vos pistes de travail pour améliorer la promotion de certaines filières de formation que l'on dit désertées et pour lesquelles les entreprises cherchent à recruter en France et en Europe.
Vous avez souligné à juste titre, monsieur Thouvenel, l'importance de la formation tout au long de la vie.
La compétitivité-qualité passe aussi par l'innovation, qui exige, outre l'investissement, un accompagnement. L'importance des pôles de compétitivité et du lien fondamental qu'il faut renforcer sur tout notre territoire entre la recherche et le développement doit aussi être soulignée. Il convient également d'enseigner à nos entreprises une véritable culture de l'exportation, comme vous y avez justement insisté, Monsieur Haas.
En matière de financement, tous les orateurs ont accueilli favorablement la création de la BPI, ce dont on peut se féliciter.
Vous avez évoqué, Monsieur Pavageau, la nécessité d'assortir l'aide publique d'une conditionnalité. Je rappelle à ce propos qu'il nous faut éviter de reproduire les erreurs commises dans l'application du crédit impôt recherche (CIR) – élu d'une circonscription où est établi un fabricant français de panneaux solaires, je pense notamment aux importants investissements que ce dispositif a permis à Total de réaliser pour des panneaux solaires chinois et au moratoire que cette situation a provoqué, freinant la politique de transition énergétique. L'attribution d'aides publiques doit être intelligente et concertée, afin de favoriser notre économie.