Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 16 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Menace terroriste

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, la situation de la France et de l’ensemble de l’Union européenne face à la menace terroriste a souvent été décrite par le Premier ministre et par le Président de la République. Je veux vous confirmer que le niveau de menace est plus élevé qu’il ne l’a jamais été.

Je voudrais donner quelques éléments très précis, puisque vous vous interrogez sur la capacité de nos services à faire face. Depuis le début de l’année 2016, ce sont cinquante individus impliqués dans des activités terroristes qui ont été arrêtés sur le territoire national, grâce au travail de la direction générale de la sécurité intérieure – la DGSI – et de la sous-direction antiterroriste – la SDAT –, sous l’autorité du procureur antiterroriste. Parmi ceux-ci, plus de la moitié ont été incarcérés ou placés sous contrôle judiciaire.

Nous avons, dans le cadre de l’état d’urgence, procédé à la saisie de plus de cinq cents armes, dont quarante-deux armes de guerre, à l’issue de perquisitions administratives.

Nous avons par ailleurs multiplié les initiatives au sein de l’Union européenne, parce que nous considérons que ce qui constitue notre devoir – l’accueil des réfugiés, pour des raisons qui tiennent au contexte évoqué à l’instant par le ministre des affaires étrangères – doit aller de pair avec un haut niveau de sécurité.

Quel est notre agenda au plan européen ? Mettre en oeuvre les décisions sur le contrôle des frontières aux frontières extérieures de l’espace Schengen ; mettre en application la modification de l’article 7-2 du code frontières Schengen décidée par le Conseil européen au mois de décembre ; créer les hot spots en Grèce et en Italie – nous avons lancé hier une mission pour accompagner la Grèce dans cette opération ; mettre en place une véritable équipe européenne de lutte contre les faux documents, parce que Daech a récupéré, en Irak, en Syrie et en Libye, des passeports vierges qui sont utilisés pour aider des terroristes à s’infiltrer sur le territoire européen.

Tout cela doit permettre de protéger les Français dans un contexte où nous augmentons considérablement les moyens des services de police et de renseignement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion