Je me contenterai pour ma part de revenir sur deux points.
Mme Bonneton a parlé de la révision des stratégies des entreprises à court terme. La vision à court terme n'affecte hélas pas seulement l'investissement, mais aussi les objectifs assignés aux salariés. Un collègue de chez Hewlett Packard (HP France) m'expliquait l'autre jour que ses objectifs étaient désormais donnés au trimestre. « À la fin du trimestre, me disait-il, on ne sait pas ce qu'on va faire ensuite ; on ne sait même pas si l'on aura du travail… » Et de poursuivre : « il y a quelques années, j'avais un bureau. Aujourd'hui, mon bureau tient dans mon sac à dos : c'est mon portable et mon ipad, point. » Autant dire que le coût du travail est réduit. Ces gens-là sont bien rémunérés, mais comme le disaient mes collègues, ils vivent dans un stress permanent, puisqu'à chaque fin de trimestre, ils doivent se remettre en question et se demander s'ils auront encore du travail demain. C'est le côté dramatique et pervers de la vision à court terme.
Permettez-moi maintenant de répondre à M. le rapporteur sur l'accord sur le dialogue social. Bien qu'elle n'ait pas participé à sa négociation, l'UNSA est plutôt favorable à cet accord. Nous avons d'ailleurs signé fin 2012, dans une entreprise où nous sommes bien implantés, Sofedit Le Theil, anciennement Thyssen Krupp, un accord qui va dans ce sens. D'aucuns estiment que bloquer les salaires pour éviter les licenciements est une reculade. Nous pensons quant à nous que mieux vaut maintenir l'emploi que de risquer de le perdre en s'obstinant à passer en force.