Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 23 janvier 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation au mali

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Monsieur le député, oui il faut en permanence que le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif puissent construire en quelque sorte une relation de confiance sur l'ensemble des questions qui concernent évidemment la France mais encore davantage une opération extérieure.

Avant de préciser les modalités auxquelles je pense, je voudrais rappeler les raisons pour lesquelles nous sommes engagés au Mali.

Aux côtés de ses forces armées, le Président de la République, a pris la décision, après les réunions du Conseil de défense, de répondre favorablement à la demande des autorités maliennes en situation de grand danger. Le déploiement de nos troupes se fait dans de bonnes conditions auprès des forces maliennes en attendant la mise en place de la force multinationale africaine.

Je rappelle que le premier objectif est d'arrêter l'offensive des forces terroristes qui étaient déployées en direction du sud. Si nous n'étions pas intervenus dans l'urgence, le Mali serait aujourd'hui aux mains des terroristes et c'est toute une région, l'Afrique de l'ouest, qui serait complètement déstabilisée. D'ailleurs, il suffit pour s'en convaincre de constater l'accueil qui est fait par les populations maliennes aux troupes qui, avec les troupes maliennes, libèrent un certain nombre de villes et font reculer les terroristes. Je pourrais aussi prendre pour exemple la réunion à laquelle le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a participé samedi dernier, la réunion des États de l'Afrique de l'ouest ainsi que des représentants de l'union africaine. C'était un vrai soulagement que la France soit intervenue. Il y avait en quelque sorte un remerciement solennel exprimé par tous les chefs d'État qui étaient réunis là. En même temps, je le dis, la détermination de ces pays était encore plus forte à organiser la mise en place de la MISMA suite à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU du 20 décembre dernier.

Oui, aujourd'hui les contingents en provenance du Togo, du Nigeria, du Burkina Faso, du Bénin et du Sénégal sont en train de se déployer. Le renfort du Niger et du Tchad se concrétise. Ce sera bientôt le cas de la Guinée et du Ghana.

Quant au soutien financier, la réunion des donateurs se tiendra lors de la conférence d'Addis-Abeba qui aura lieu le 29 janvier prochain. Là encore, Laurent Fabius y représentera la France.

Quant au soutien de nos partenaires européens sur le plan politique, il est unanime, et nous en avons eu encore la preuve hier à l'occasion du cinquantième anniversaire du traité de l'Élysée. Ils considèrent, en effet, que l'intervention en urgence de la France contre le terrorisme était nécessaire et ils nous apportent leur soutien opérationnel.

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