Madame la ministre, je souhaite vous interroger très concrètement sur les résultats de votre politique d’emploi – ou, plus exactement, sur son absence de résultats.
Bien que François Hollande répète chaque année sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, nous n’en prenons toujours pas la direction. Lors de la publication des derniers chiffres, Pôle emploi a annoncé une augmentation de 0,4 % du chômage pour la catégorie A et de 0,6 % pour les catégories A, B et C. La France compte ainsi 5 779 600 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B et C.
Je tiens par ailleurs à revenir sur les propos concernant la catégorie C que vous avez tenus cet après-midi devant la représentation nationale. Contrairement à ce que vous avez dit, il s’agit, non pas de personnes employées à temps plein qui chercheraient un autre travail, mais de personnes employées à temps partiel long, c’est-à-dire travaillant plus de 78 heures par mois – ce qui, vous en conviendrez, est loin des 151 heures mensuelles. Ce que vous avez décrit cet après-midi correspond à la catégorie E de Pôle emploi.
Pour nous convaincre de la future inversion de la courbe, vous citez souvent le chiffre de 40 000 emplois nets créés et soutenez que la France ne détruit plus d’emplois. Vous avez raison : la France a créé 57 000 emplois privés entre la mi-2013 et la fin 2015 ; mais pendant ce temps, l’Italie en créait 288 000, l’Allemagne 482 000 et l’Espagne 651 000. Vous conviendrez donc que l’humilité serait de bon aloi !
La France garde en revanche sa place de championne du monde de la dépense publique puisque, sur la même période, elle a créé plus de 230 000 emplois publics, sans compter l’inflation des emplois aidés.
À quand les vraies réformes pour, à l’instar de nos voisins européens, vaincre le chômage ? Avez-vous l’intention de modifier les règles du temps du travail, les seuils sociaux des entreprises, les accords par référendum d’entreprises, le rescrit social ou encore les accords offensifs de maintien dans l’emploi, que je défends sur ces bancs depuis longtemps ?
Je m’étonne enfin de trouver sur le site internet du Parisien un texte qui serait, y dit-on, le projet de loi que vous comptez déposer !