Intervention de Christophe Cavard

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 21h30
Questions sur la politique de l'emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Cavard :

Madame la ministre, j’aurai l’occasion de revenir sur le plan pour l’emploi lors de l’examen du projet de loi que vous nous présenterez prochainement. Je voudrais profiter de la présente séance de questions pour revenir sur une partie de l’intervention que j’ai effectuée il y a peu lors de l’examen de la proposition de loi sur la régionalisation de l’apprentissage : il s’agit de la question de l’allongement de l’âge d’entrée dans l’apprentissage.

Depuis que je l’ai formulée, cette proposition semble faire son chemin, puisque j’ai entendu hier la présidente de la région Île-de-France la reprendre à son compte. L’apprentissage est aujourd’hui accroché au socle de l’enseignement initial, conformément au dogme français qui veut que tout soit appris avant 25 ans : cet âge passé, l’on considère que l’expérience fera le principal et la formation professionnelle l’accessoire. Aujourd’hui, l’éducation nationale permet aux adultes de se perfectionner, de valider leur expérience, mais pas de se reconvertir.

Ce n’est pas cela, la formation tout au long de la vie à laquelle les écologistes sont attachés, comme une grande partie de la gauche. Il n’y a pas d’âge pour se découvrir une vocation de boulanger, d’ébéniste ou de fleuriste, je l’ai déjà dit ici. Une reconversion, c’est une formation et une initiation. C’est cela, la définition première de l’apprentissage : l’alternance entre un accompagnement par un tuteur, un professionnel, et une formation théorique et pratique.

Lorsque l’on connaît l’efficacité de l’apprentissage chez les adolescents, il est facile de voir combien il pourrait être pertinent et performant pour des adultes motivés. En outre, cette extension de l’apprentissage pourrait sérieusement contribuer à l’objectif de former 500 000 chômeurs. Cette ouverture de l’apprentissage au-delà de 25 ans devrait s’accompagner, comme l’a proposé le Premier ministre, de garanties du côté des employeurs, en contrepartie des aides dont ils bénéficient dans le cadre du pacte de responsabilité.

Le débat est déjà ouvert, sur tous les bancs du Parlement. Madame la ministre, votre ministère souhaite-il s’investir dans cette voie, et à quelle échéance ?

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