Monsieur le député, en effet, ce plan est ambitieux puisqu’au total près d’un million de demandeurs d’emploi seront formés. Et nous ciblons, en effet, ceux d’entre eux qui sont les moins qualifiés. Près de deux millions de demandeurs d’emploi n’ont pas le niveau du baccalauréat et 680 000 d’entre eux ont un niveau inférieur au certificat d’aptitude professionnelle. Cela n’implique pas qu’ils n’ont pas de compétences, mais parfois, la qualification peut leur permettre de trouver un emploi. Nous envisageons ce plan en suivant l’idée d’un parcours de la formation à l’emploi.
Quand vous me demandez donc si les organismes de formation sont prêts, il me vient immédiatement à l’esprit les chiffres suivants : sur le million de demandeurs d’emploi concernés, nous envisageons d’en accompagner près de 50 000 vers des contrats de professionnalisation, de 10 000 à 20 000 vers la validation des acquis de l’expérience, et 70 000 vers la création d’entreprises, les autres étant dirigés vers les formations plus classiques que nous connaissons bien.
Bien entendu, j’ai organisé plusieurs rencontres, la première avec les OPCA et les branches professionnelles, pour voir avec eux quelles étaient leurs capacités de formation. Je dois participer, le 29 février prochain, à une très importante réunion associant les partenaires sociaux, les régions et l’État, en présence, bien sûr, de Clotilde Valter.
L’enjeu est de parvenir à un accord sur les indicateurs, et d’assurer l’occupation effective des places actuellement disponibles dans des centres de formation qui débouchent sur de l’emploi. Il s’agit donc de saturer les places et les marchés existants, avant de, par la suite, développer d’autres possibilités.
Il est à noter que les régions ont donné leur plein accord. Nous souhaitons bien évidemment qu’elles maintiennent, à tout le moins, à leur niveau actuel leurs actions de formation des demandeurs d’emploi, et nous nous sommes engagés à compenser financièrement toute dépense supplémentaire qu’elles seraient amenées à engager à ce titre. Cela permet d’utiliser les plateaux techniques existants, qui pouvaient, parfois, rester vides.
Deuxième question : les formations choisies seront-elles qualifiantes ? Elles ne le seront pas toutes : en effet, cela dépend véritablement des publics, des métiers et des parcours concernés – c’est une notion importante. Celles qui déboucheront sur une qualification répondront à des objectifs divers : acquérir un socle de connaissances, découvrir un métier…
Le temps m’étant compté, je vous réponds, monsieur le député, sur le choix des métiers, qui est essentiel. J’ai saisi, au début du mois de janvier, l’ensemble des préfets, des DIRECCTE et des directeurs régionaux de Pôle emploi. Ils m’ont, dès la fin de ce même mois, fait remonter l’ensemble des besoins des entreprises, qu’ils ont croisés avec les branches professionnelles ainsi qu’avec l’ensemble des services techniques des régions.
Nous avons identifié les métiers pour lesquels, au-delà de la transition énergétique et du numérique, des besoins existent au niveau national comme régional : les services à la personne, certains métiers de l’industrie, la vente, la maintenance ou encore la logistique et, bien sûr, la sécurité. Nous allons donc proposer des formations dans ces domaines.