Intervention de Myriam El Khomri

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 21h30
Questions sur la politique de l'emploi

Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Monsieur le député, vous l’avez rappelé, je crois beaucoup à la garantie jeunes. Alors que j’étais secrétaire d’État chargée de la politique de la ville, j’ai lancé le dispositif dans de nombreuses missions locales. Pas moins de 21 % des jeunes issus des quartiers populaires ont bénéficié du dispositif en 2015, avec un objectif de 30 % en 2016.

Ce sont 19 nouveaux départements qui déploieront la garantie jeunes en 2016, s’ajoutant aux 72 déjà engagés. Ainsi, 91 départements seront investis, et près de 80 % des missions locales. Fin 2016, 100 000 jeunes devraient avoir intégré le dispositif.

Nous avons bien sûr ciblé les jeunes les plus fragiles. Je travaille d’ailleurs avec Patrick Kanner pour développer encore davantage ce dispositif tout en maintenant la même exigence de qualité. Les jeunes sont bien ciblés. Ni étudiants, ni employés, ni en formation, ils représentent pour 95 % ceux que l’on appelle les NEET, population vulnérable et très exposée aux risques d’exclusion sociale.

Nous nous adressons donc aux jeunes qui en ont le plus besoin en leur proposant un accompagnement intensif, sur-mesure, basé sur la logique de l’emploi d’abord, via une multiplicité d’expériences professionnelles. Je souhaite également favoriser les ponts vers l’apprentissage, ce qui ne se fait pas encore suffisamment aujourd’hui.

Le comité scientifique que vous mentionnez travaille à une évaluation du dispositif. Un rapport détaillé me sera remis en juin et j’inviterai l’ensemble des parlementaires intéressés dans ce cadre.

Vous évoquez une question récurrente à laquelle je suis particulièrement attentive, celle de l’accessibilité du dispositif, qui impose de simplifier les procédures. J’ai rencontré le comité national de lutte contre l’exclusion. Pour beaucoup de jeunes qui se trouvent en centres d’hébergement et de réinsertion sociale, les formalités administratives doivent se remplir a posteriori, après l’entrée, afin de ne pas constituer des freins préalables.

Les exigences liées au financement européen peuvent être lourdes mais nous améliorons constamment le dispositif avec le service public de l’emploi et les missions locales.

Rappelons enfin que la garantie jeunes repose sur un partenariat fort, au niveau local, avec les entreprises, l’ensemble des services publics et les collectivités. C’est ce qui fait sa réussite.

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