Intervention de Daniel Quéro

Réunion du 2 février 2016 à 16h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Daniel Quéro, président de l'association 40 millions d'automobilistes :

Nous avons été surpris par le peu de réactions dont nous ont fait part nos adhérents, même au plus fort du scandale Volkswagen ; sur d'autres sujets, ils sont bien plus virulents. La préoccupation la plus couramment exprimée a concerné le risque de décote des véhicules ; les consommateurs font confiance à leur constructeur pour trouver des solutions, et beaucoup lui restent fidèles. Nous avons diligenté des enquêtes afin de savoir à quel point les questions de pollution entraient dans le choix d'une voiture au moment de l'achat : 70 % de nos interlocuteurs ont montré leur désintérêt pour le sujet, le prix demeurant le premier critère. Toutefois, l'affaire Volkswagen a bloqué les ventes pendant le premier mois, ce dont beaucoup de concessionnaires se sont plaints.

Nous avons entendu tout et n'importe quoi, d'aucuns ont prétendu que tous les constructeurs trichaient ; à cet égard je sais gré à Madame Royal d'avoir créé une commission technique indépendante, à laquelle je siège, et qui procède à des tests aléatoires ainsi qu'à des auditions. Des écarts sont effectivement constatés entre les différentes mesures, mais, les tests réalisés par l'Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle (UTAC), pour le compte de cette commission sont différents des tests d'homologation des constructeurs : ils sont plus proches des conditions habituelles d'utilisation d'un véhicule. C'est pourquoi il est demandé à certains constructeurs de venir s'expliquer.

À quelque chose malheur est bon puisque, dès 2017, de nouveaux tests, plus exigeants et mieux vérifiés, seront instaurés, ce qui permettra de réaliser des progrès en termes d'émissions. Certes, beaucoup de diesels sont polluants, les petits n'étant pas les moindres, mais il faut conserver à l'esprit que ce type de voiture représente 66 % des automobiles en circulation : il ne sera pas possible de modifier brusquement la fiscalité. L'usage du diesel se justifie certainement pour les véhicules de milieu et haut de gamme, mais la norme Euro 6 rend ces voitures plus propres ; aujourd'hui, les diesels Mazda circulent à nouveau dans Tokyo. En revanche, du fait de son coût, la dépollution des petits véhicules sera difficilement réalisable.

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