Intervention de Brice Perrin

Réunion du 2 février 2016 à 16h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Brice Perrin, chef de rubrique à L'Auto-Journal :

Tout à l'heure, M. Bollecker. a indiqué que le secteur avait besoin de stabilité. La France est spécialiste du lancement de filières mort-nées, alors qu'en Italie le gaz naturel marche bien, qu'en Suède l'éthanol fonctionne bien, et qu'en Allemagne le gaz de pétrole liquéfié (GPL) marche bien aussi. Dans notre pays, on a dû vendre trois voitures au gaz naturel et deux convertisseurs, le GPL vivote et l'E85 ne marche que parce que des gens convertissent à l'E85, avec plus ou moins de bonheur, des voitures essence qui ne devraient pas fonctionner avec cette énergie. Certaines stations-service regroupent jusqu'à une dizaine de carburants différents, alors qu'elles sont étranglées financièrement parce que la distribution de carburant n'est pas une activité rentable – le nombre de stations-service est passé, en France, de 40 000 à 11 000.

Actuellement, c'est l'hydrogène qui retient l'attention. Jusqu'en 2012-2013, les véhicules à hydrogène étaient interdits en France. Aujourd'hui, ils sont autorisés, mais il existe seulement deux pompes ! D'ici à ce que l'on puisse développer un réseau de distribution en hydrogène, la densité énergétique des batteries sera suffisante pour parcourir 600 kilomètres – c'est ce que propose aujourd'hui un véhicule à pile à combustible. Mieux vaudrait mener une réflexion à plus long terme et surtout dans un cadre stable et durable, car en France, lorsqu'on lance une nouvelle filière énergétique, on n'en assure pas le développement, ce qui perturbe à la fois les constructeurs, les consommateurs et les distributeurs de carburants.

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