Ce qui me paraît étonnant, c'est l'assurance de M. le rapporteur quant à la manière dont ces fiches sont établies…
C'est un monde que je découvre et j'ai moins d'expérience que vous. Mais j'ai été particulièrement surpris par un cas dont j'ai été saisi, celui d'un fonctionnaire en poste à l'étranger. Il est parti rejoindre son affectation muni du passeport de service qui lui a été délivré après vérification du ministère de l'intérieur. Le lundi 16 novembre, trois jours après les attentats, il a été convoqué par l'officier de sécurité du poste diplomatique auquel il était rattaché puis renvoyé en France, sans explications, au motif qu'il faisait l'objet d'une fiche S. À l'aéroport, les policiers à qui il a eu affaire lui ont couru après pour l'interroger, tout en reconnaissant qu'ils n'avaient pas grand-chose à lui reprocher. Et depuis qu'il est revenu, il se débat dans les méandres de l'administration. Il ne parvient pas à savoir ce qu'on lui reproche et ignore comme faire supprimer sa fiche S.
Je crois que certains n'ont pas encore mesuré l'étendue des dégâts que la situation que nous vivons provoque – et je ne parle pas seulement des opérations de police administrative mais de l'ambiance générale que tout cela suscite. Il faut bien avoir à l'esprit le fait que ces fiches S sont établies de manière tout à fait subjective et aléatoire.