Le dispositif actuellement en vigueur offre la garantie, extrêmement importante à mes yeux, du contradictoire, car les choses ne sont pas toujours aussi simples. Ainsi, l'an dernier, le Président de la République a reçu deux combattantes : une responsable du PYD (Parti de l'union démocratique) et une dirigeante des milices kurdes qui ont libéré Kobané. Un certain nombre d'étrangers ont rejoint ces forces. Dans le Kurdistan syrien, ces forces qui ont fait reculer Daech sont liées au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), et si elles sont nos alliés, elles ont aussi joué un jeu trouble en Syrie où elles ont longtemps été liées au pouvoir d'État. Et lorsque vous discutez avec l'opposition syrienne, vous réalisez qu'elles ne font pas forcément cause commune.
Avoir participé avec ces forces à la libération de Kobané vous associe aujourd'hui avec une entreprise terroriste, car ces forces sont liées au PKK qui est qualifié d'organisation terroriste par l'Europe et les États-Unis.
La situation n'est donc pas simple, c'est pour cela qu'il faut rester très attaché à l'intervention du juge judiciaire, qui permet une procédure contradictoire lorsque l'on traite de ces questions de retour.