Intervention de Jean-Paul Segade

Réunion du 10 février 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Jean-Paul Segade, inspecteur général des affaires sociales, conseiller général des établissements de santé, ancien directeur de l'Assistance Publique-hôpitaux de Marseille, AP-HM :

Pour répondre à vos questions, je commencerai par en poser une autre : comment un directeur général en pleine période de restructuration budgétaire – le déficit devait être réduit de 10 millions d'euros par an – réussit-il, avec M. Zanini, à créer une nouvelle structure ? Il y a selon moi trois raisons essentielles :

La première, l'hospitalisation à domicile (HAD) correspond à une évolution inéluctable du monde hospitalier. L'hôpital a pendant très longtemps été enfermé dans les murs. Au fur et à mesure, il s'est développé, d'abord dans les grands plateaux techniques dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) à l'extérieur de la ville, et aujourd'hui dans la ville. L'hôpital suivait la même règle que le théâtre classique – un seul lieu, un seul malade, une seule pathologie – mais cette unité a volé en éclats. L'HAD est une marche irrésistible car elle correspond aussi aux besoins des malades. J'ai toujours été étonné des questions qui sont posées aux malades à l'hôpital : « As-tu bien mangé ? Tu sors quand ? » Il s'agit rarement de savoir s'ils ont été bien pris en charge…

L'HAD répond aussi à une préoccupation médicale évidente : la baisse des durées moyennes de séjour (DMS) est inévitable, avec pour conséquence la baisse du nombre de lits, qu'il faudra un jour accepter en France, mais c'est un autre débat.

L'hôpital est aujourd'hui un noyau dur autour duquel gravitent des électrons, parmi lesquels l'HAD.

Deuxième raison, il me semblait logique au sein d'un CHU de développer une activité pouvant donner lieu à de l'enseignement, des soins et de la recherche.

Troisième raison, le projet devait respecter une consigne simple : coûter moins cher. J'ai dit en substance à ses artisans : vous vous débrouillez comme vous voulez mais les recettes doivent être supérieures aux dépenses.

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