Intervention de Jean-Paul Segade

Réunion du 10 février 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Jean-Paul Segade, inspecteur général des affaires sociales, conseiller général des établissements de santé, ancien directeur de l'Assistance Publique-hôpitaux de Marseille, AP-HM :

Il serait possible aujourd'hui de doubler le nombre de patients en HAD. Aujourd'hui, l'HAD de l'AP-HM apporte 3 millions d'euros de recettes pour 2,7 millions de dépenses. Les dépenses de personnel non médical représentent 40 % des dépenses, les dépenses médicales et pharmaceutiques, qui sont plus importantes qu'à l'hôpital, où elles s'élèvent à 30 %. Un poste de praticien hospitalier permettrait de dégager au moins 2 millions d'euros de recettes supplémentaires.

Pourquoi ne le fait-on pas ? Parce qu'il est difficile de faire passer auprès de la communauté médicale la création de postes en HAD qui ignore souvent la transversalité. Celle-ci est plus encline à demander des postes en cardiologie ou en radiologie parce que cela lui parle.

Face à cette méconnaissance, l'agence régionale de santé doit faire pression pour faire accepter l'HAD. Si votre mission pouvait insister sur l'opportunité qu'elle représente dans le processus dynamique d'externalisation que connaît l'hôpital, ce serait une bonne chose. Avec le développement des technologies de l'information et de la communication, l'hôpital n'est plus dans un seul lieu. Il faut imaginer de nouvelles formes pour ce dernier. Les médecins ne sont pas attirés par la responsabilité d'un service d'HAD, ils préfèrent les services fondamentaux. Or, ceux-ci sont en train de changer. Les présidents de CME ont un rôle à jouer pour vaincre les réticences.

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