Intervention de Eva Sas

Séance en hémicycle du 18 février 2016 à 15h00
Questions sur la politique du gouvernement en matière d'infrastructures de transports

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEva Sas :

Monsieur le secrétaire d’État, la Cour des comptes remettait la semaine dernière un rapport sur la situation des transports publics en Île-de-France. Aucune révélation dans ce document, mais la confirmation de trente années de sous-investissements dans les transports du quotidien de la part des gouvernements successifs qui s’étaient enfermés dans le tout-TGV.

La Cour vient donc appuyer le constat fait par tous ceux qui, comme nous, se mobilisent depuis de longues années pour améliorer la mobilité au quotidien tout en préservant notre santé et l’environnement régional.

En revanche, l’augmentation des tarifs préconisée par la Cour aurait pour effet de faire peser sur le pouvoir d’achat des Franciliens les errements passés des opérateurs et des gouvernements. Je n’ose imaginer la réaction des usagers du RER découvrant, dans leur rame bondée et sans cesse en retard, la proposition faite par la juridiction financière d’augmenter le prix du pass Navigo…

La Cour joue certes ici son rôle de conseil, mais la décision que nous avons à prendre est politique. L’État doit assumer les mesures nécessaires au financement des transports franciliens sans augmentation des tarifs pour l’usager.

Votre gouvernement a d’ailleurs accepté, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2015, le relèvement du plafond du versement transports afin de permettre la mise en place du pass Navigo au tarif unique de 70 euros. Il serait incompréhensible d’augmenter aujourd’hui ce montant.

Cette mesure historique, obtenue de haute lutte par les élus écologistes au conseil régional et à l’Assemblée, est une triple victoire : sociale, parce qu’elle améliore le pouvoir d’achat des franciliens ; environnementale, parce qu’elle préserve la qualité de l’air en favorisant le report modal ; et territoriale, puisqu’elle met fin aux coupures urbaines que représentaient les cinq zones de la grille tarifaire.

Pouvez-vous donc nous dire quelle suite vous comptez donner à ce rapport en matière de financement des transports, et si, comme nous, vous vous rangez au constat selon lequel il faut dégager plus de moyens financiers pour accélérer la rénovation des lignes existantes ? Ne pensez-vous pas qu’il faut réétudier la question de la taxe poids lourd nationale ou régionale, qui reste l’outil fiscal et environnemental le plus juste en matière de financement des transports collectifs ?

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