Monsieur le député, l’économie collaborative permet de passer de la possession à l’usage et au service, ce qui diminue le besoin matériel en ressources, à l’image des mutualisations que chacun peut constater avec Autolib’, organisé par les collectivités territoriales, ou avec BlaBlaCar, service d’une plateforme collaborative sur laquelle vous m’interrogez aujourd’hui.
Vous avez évoqué le covoiturage : le partage des frais pour un trajet vers une destination convenue à l’avance a toujours existé. Le covoiturage est économe, écologique et pratique pour nos concitoyens. Il affecte nécessairement l’ensemble des services de mobilité, plus particulièrement les moyennes et longues distances, vous l’avez rappelé. Je tiens à souligner que certains services mis en place pour des courtes distances par d’autres plateformes étaient illégaux en faisant une concurrence illégale – je pense aux taxis et aux VTC.
Concernant la possible concurrence que vous évoquez entre la SNCF et BlaBlaCar, je tiens à rappeler que la SNCF a pris récemment, pour 28 millions d’euros, 75 % du capital de OuiCar, ce qui lui permettra de gonfler son offre de mobilité routière.
La SNCF parie donc elle aussi sur le covoiturage de proximité, avec OuiCar, ce qui atteste en partie que l’économie collaborative n’entre pas obligatoirement en concurrence directe avec les autres mobilités.
L’économie collaborative, économie du partage, ouvre de nouvelles opportunités à ceux qui souhaitent voyager ainsi. Il me semble qu’un grand nombre d’entre eux n’auraient pas pris le train, à en croire le profil des adeptes de cette nouvelle forme de mobilité autour de nous.
Globalement, l’essor de solutions de type BlaBlaCar ou OuiCar bénéficie souvent à l’usager, qui voit l’offre se diversifier, et contribue à la croissance de notre économie.
Si nous devons rester très attentifs à ce que le droit soit respecté et à ce que la concurrence soit loyale, je crois que l’exemple précis sur lequel vous m’interrogez, monsieur Lurton, est davantage une opportunité qu’une menace.