L'agriculture a un modèle économique complexe. J'étais hier à VINISUD, salon des vins méditerranéens qui se tenait à Montpellier et grand marché national vini-viticole. J'y ai entendu s'exprimer de très nombreuses questions sur l'avenir des productions françaises des filières les plus variées. Quant aux éleveurs, ils s'interrogent sur une politique commune dont la complexité de la mise en oeuvre a un impact sur leur trésorerie.
Je concentrerai mon propos sur la traçabilité. Dans de nombreux départements, la filière viande a fait de grands efforts en matière d'identification des animaux dans les abattoirs – notamment dans les abattoirs de proximité, qui connaissent également des problèmes de compétitivité vis-à-vis des très grandes installations –, et aussi pour établir des circuits courts de distribution. J'observe que, dans le Sud de la France, certaines productions de niche, mises au point avec des démarches collectives par des coopératives permettent une valeur ajoutée qui autorise la discussion des prix.
J'en viens à l'étiquetage. J'ai gardé les étiquettes figurant sur les produits que j'ai achetés ce week-end. Sur celle de tel jambon « bio », il y a neuf indications, ce qui la rend illisible ; mais pour tel autre produit industriel qui contient quelques morceaux de viande, la seule indication portée sur l'étiquette est que ce que l'on achète contient 13 % de boeuf… Que feront les conserveries traditionnelles, celles qui mettent en bocaux du cassoulet, des tripoux et d'autres productions locales ? Comment les produits de deuxième transformation seront-ils identifiés ? Ces producteurs et ces transformateurs s'inquiètent à l'idée que l'identification obligatoire, certes importante pour le consommateur, soit source de tracas pour eux.