Madame la présidente, je vous remercie d'accueillir un autre commissaire au développement durable.
En dépit de la grande souffrance qu'ils endurent actuellement, nombre d'agriculteurs des Mauges continuent de s'investir avec passion dans leur métier. Dans le Maine-et-Loire, 123 jeunes agriculteurs se sont installés en 2015, ce qui fait de mon département le premier de France en nombre d'installations. Il n'empêche que plusieurs points posent problème.
Le Grand Ouest concentre 80 % de la production nationale de lapins de chair, dont 50 % dans les Pays de la Loire. La baisse de 10 % de la consommation de lapin a des conséquences importantes : 75 à 80 élevages vont devoir fermer, chaque semaine, 55 000 lapins manqueront à l'abattage sur les 350 000 habituellement traités, l'un des cinq abattoirs situés dans ma circonscription va fermer aussi, ce qui causera la perte de 30 emplois. Une telle situation est dramatique pour les Mauges, et d'autant plus inadmissible que l'on trouve actuellement une proportion élevée de lapins venant d'Espagne ou de Chine dans la restauration hors domicile. Les exploitants de la filière cunicole souhaitent que le Gouvernement soutienne une action de communication au profit de la viande de lapin français.
Dans la filière bovine, on constate que de jeunes bovins de quatre à six mois partent souvent en Turquie à des prix très intéressants pour les vendeurs. Or ces broutards, qui partent pour être engraissés et abattus, ne reviennent jamais en France, ce qui représente une perte sèche pour nous.
Enfin, dans la filière laitière, il est pour le moins étonnant de voir que la société Lactalis paye le lait 273 euros les mille litres en France, et 360 euros en Italie.