Il faut partir des conditions auxquelles les établissements de crédit se refinancent auprès de la banque centrale – BCE et banques centrales nationales, sachant que, je l'ai dit, ce sont ces dernières qui interviennent du point de vue opérationnel auprès des établissements bancaires. Il existe des taux directeurs, ceux auxquels la banque centrale prête aux établissements de crédit, et un taux de dépôt, qui est aujourd'hui négatif, de 30 points de base. Cela signifie qu'une banque privée qui dispose d'un excédent de liquidité peut déposer cet argent à la banque centrale et que cela lui coûtera 30 points de base. C'est une incitation à placer cette liquidité ailleurs pour obtenir un meilleur rendement. C'est l'un des objectifs que poursuit une banque centrale en proposant des taux négatifs : il s'agit d'une incitation de politique monétaire à acheter des actifs, par exemple des titres d'État, ce qui, si de nombreuses banques font de même, crée une demande de ces titres, laquelle entraîne une baisse des taux qui va s'étendre à d'autres classes d'actifs à travers des mécanismes dits de portfolio rebalancing (rééquilibrage du portefeuille). Ainsi, l'ensemble des conditions monétaires dans l'économie s'oriente à la baisse, ce qui soutient la demande et crée un supplément d'activité qui contribue à relancer l'inflation vers l'objectif de la banque centrale.