Monsieur le président, ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.
Le salon de l’agriculture de Paris est ouvert depuis samedi. Dans ses allées, mais aussi dans de nombreuses régions, nous constatons la colère, le désarroi et le désespoir des paysans. La justification de l’augmentation des volumes était fondée sur la hausse de la population et de la consommation mondiales. L’augmentation non contrôlée des quantités s’est traduite par une forte baisse des prix, de 25 % par exemple, sur la tonne de lait, ce qui met à mal la situation financière de la majorité de nos agriculteurs.
Monsieur le ministre de l’agriculture, vous avez beaucoup oeuvré ces dernières années sur la fiscalité, les installations classées pour la protection de l’environnement – ICPE – et l’agro-écologie, avec le soutien d’une montée en gamme des produits. Aujourd’hui, de nouvelles mesures portant sur les cotisations sociales ont été annoncées et vous avez mis la pression sur la grande distribution pour que la valeur ajoutée soit mieux répartie. Par ailleurs, nous pouvons saluer l’accord obtenu hier entre la grande distribution, les industriels et les producteurs sur le prix du lait.
Cependant, en l’absence de régulation à l’échelle européenne, nous pouvons craindre que ces bonnes mesures ne soient insuffisantes au vu de la réalité des prix. La politique libérale de dérégulation menée depuis 2004 est un échec patent, même dans un contexte d’augmentation de la consommation mondiale.
Le commissaire européen à l’agriculture, M. Phil Hogan, vient au salon cette semaine. Les agriculteurs comptent sur vous, monsieur le ministre, pour lui rappeler la nécessité d’installer des outils de régulation de la production à l’échelle européenne et notre volonté d’écarter les produits agricoles des discussions internationales sur le commerce, en premier lieu du traité de libre-échange transatlantique. Qu’allez-vous dire à M. Hogan et comment comptez-vous être entendu des autres pays européens ?
L’agriculture n’est pas un secteur économique comme les autres. Elle est notre histoire, elle supporte le développement rural et, en fournissant une alimentation saine et durable, elle est notre premier médecin.