Aborder cette question de fond, c’est abandonner le parapluie de l’eurocompatibilité : cet argument est trop souvent utilisé pour ne pas mettre en oeuvre une politique française dans le domaine agricole. Je pense en particulier aux effets pervers de la loi de modernisation de l’économie – LME –, que nous appelions à l’époque la loi « Michel-Édouard ». L’opposition de gauche s’est opposée à cette loi il y a huit ans et, par la suite, des rapports parlementaires, notamment celui de MM. Patrick Ollier et Jean Gaubert, ont souligné à quel point cette loi pouvait avoir des effets pervers.
Il importe aujourd’hui de revenir sur cette loi, et pas seulement pour y faire des aménagements techniques à la marge. Nous devons fabriquer de nouveaux mécanismes législatifs qui permettent, d’une part de s’attaquer aux marges tout au long de la filière – celles prises par les transformateurs comme par les distributeurs – d’autre part, de fixer un prix plancher qui permette de garantir un revenu à nos paysans.