Ce serait pourtant de salut public, selon votre propre constat. Je vous cite : « Honnêtement, ce que je découvre est pire que ce que je craignais. »
Le syndicat UFAP-UNSA se désole : « Il y a autant de portables en prison que de détenus, mais l’administration est dépassée et laisse faire. » En cinq ans, le nombre de portables en prison a triplé, favorisant les évasions, les pressions sur les victimes, la gestion des trafics, mais aussi la radicalisation.
Puisque vous estimez que « les prisons sont dans un état conforme à celui de la justice » – je vous cite, monsieur le garde des sceaux –, construisez d’abord les 20 000 places manquantes, renforcez les moyens humains et ne conditionnez pas les aménagements de peine au taux d’occupation ! Au lieu de rejeter ma proposition de loi visant à garantir l’isolement électronique des détenus, introduisez dans le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé l’interdiction légale des portables et d’internet, la systématisation des fouilles et la vidéosurveillance des parloirs ! Systématisez les scanners corporels, les filets anti-projections et les brouilleurs de dernière génération, promis depuis quatre ans ! Enfin, si vous avez accepté notre amendement intégrant le renseignement pénitentiaire dans le second cercle de la communauté du renseignement, permettez aussi l’utilisation des techniques spéciales du renseignement pour localiser et écouter ces appareils !
Monsieur le garde des sceaux, vous êtes à la croisée des chemins. Pour sortir les prisons de leur état de passoire et le pays de la délinquance, il vous faudra renier l’action désastreuse de votre prédécesseur, qui a fait de la prison l’exception et de l’impunité un principe.