Mes chers collègues, nous recevons Jean-Yves Le Drian pour une audition fermée à la presse. Nous vous remercions d'avoir accepté notre invitation, monsieur le ministre.
Cette réunion sera l'occasion de faire un nouveau point de situation sur les opérations Chammal au Moyen-Orient, Barkhane dans le Sahel et Sangaris en Centrafrique, comme vous le faites régulièrement devant cette Commission. Lorsque je vous ai accompagné entre le 31 décembre et le 2 janvier dernier, j'ai pu constater une fois de plus la grande valeur et le niveau d'engagement personnel de nos militaires – marins, aviateurs et légionnaires, tous engagés avec courage dans ces opérations.
Vous avez réuni à Paris, il y a quelques jours, les ministres de la défense des sept pays considérés comme les principaux contributeurs de la coalition internationale contre Daech. Nous savons qu'il a été décidé d'accélérer le tempo et que la volonté a été réaffirmée d'apporter un soutien aux forces arabes et kurdes qui combattent au sol. Vous nous direz comment avance la lutte contre Daech en Irak et en Syrie, quelles en sont les perspectives, quelle est votre analyse sur les opérations menées par la Russie en Syrie et quels sont, en particulier, les objectifs des frappes russes en Syrie et la progression de l'armée régulière syrienne sur le terrain.
Pouvez-vous également revenir sur la situation du Liban ? Le contrat franco-saoudien de renforcement des forces armées libanaises, pour un montant de trois milliards de dollars, est évidemment majeur dans cette perspective. Ce contrat est-il honoré comme il se doit par les Saoudiens ?
Je souhaite que nous évoquions la situation très préoccupante du Yémen.
En Libye, la situation politique et sécuritaire demeure particulièrement inquiétante – nous serons particulièrement attentifs à ce que vous nous direz des positions de Daech. Que peut faire la France aux côtés des voisins de la Libye, et de ses partenaires européens, notamment le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie, pour favoriser une entente entre les parties et accompagner efficacement les Libyens dans la sécurisation du pays et la lutte contre le terrorisme ? Nous avons appris que le gouvernement d'union nationale venait d'être rejeté par l'assemblée de Tobrouk, ce qui rend improbable la conclusion prochaine d'un accord politique.
En République centrafricaine, quel bilan tirez-vous du premier tour de la présidentielle et quelle est la situation sécuritaire ?
L'attentat qui a endeuillé Ouagadougou appelle également un point de situation dans la région d'Afrique de l'Ouest, notamment au Mali, qui a été lui aussi la cible d'une attaque il y a quelques mois.
Enfin, l'évocation du Mali me conduit naturellement à vous demander où en est le projet d'intégration à la MINUSMA des nouvelles unités européennes proposées par les États membres de l'Union européenne au titre de l'article 42-7 et, plus généralement, quel bilan vous pouvez faire de la mise en oeuvre de cette demande d'assistance qui avait reçu une approbation politique unanime.