Intervention de Laurence Abeille

Réunion du 1er mars 2016 à 18h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Abeille :

Comme mes collègues, je déplore la lenteur avec laquelle ce texte est examiné. Nous attendions ce projet de loi avec impatience. Nous sommes aujourd'hui à une nouvelle étape ; espérons que les suivantes seront plus rapides.

Nous ne nous satisfaisons pas du tout des mesures qui ont été adoptées au Sénat. Si la Haute Assemblée a voté ce texte à une large majorité, il l'a profondément abîmé. Il va donc falloir revenir sur un certain nombre de dispositifs.

L'une des dispositions phares concerne le refus du Sénat d'interdire les néonicotinoïdes. Faut-il rappeler à quel point ces produits sont nocifs pour la biodiversité, pour les pollinisateurs, pour les sols, pour les eaux ?

Il nous faudra également revenir sur les dispositifs adoptés concernant les modes de chasse nuisibles à la biodiversité. Il est parfois bon de rappeler des évidences : ce que nous souhaitons, c'est protéger les espèces protégées. La chasse à la glu n'est pas admissible, puisqu'elle permet d'attraper des espèces d'oiseaux protégées. Nous reviendrons également sur la question de la chasse en période de reproduction.

Je suis très attachée aux mesures favorisant la biodiversité en milieu urbain, dont ce texte ne parle pas assez, comme les toitures végétalisées et les revêtements perméables sur les parkings. Ces dispositifs, qui peuvent sembler anodins, sont extrêmement importants. La densité urbaine fait que nous avons créé des îlots de chaleur. La question climatique en ville est devenue importante, tout comme la lutte contre la pollution et l'évacuation des eaux.

Enfin, s'agissant du triptyque « éviter, réduire, compenser », on ne dira jamais assez qu'il faut évidemment favoriser l'évitement, puis la réduction, la compensation devant intervenir en dernier ressort. Ce sujet a fait l'objet de peu de discussions en première lecture à l'Assemblée nationale. Il faudra trouver les moyens de l'encadrer plus fermement.

L'interdiction du chalutage en eaux profondes est un sujet qui me tient à coeur. On sait à quel point les milieux marins sont fragiles et combien la biodiversité en milieu marin est riche. Il est donc important d'interdire ce mode de pêche, inintéressant d'un point de vue économique et qui a des conséquences graves sur la biodiversité.

Nous reviendrons peu sur la question de la gouvernance de l'Agence française pour la biodiversité, car nous en avons déjà longuement débattu. Bien évidemment, nous continuons de regretter l'absence de l'ONCFS au sein de l'AFB. Comme le dit Bertrand Pancher, en l'état, il s'agit davantage d'une agence des milieux aquatiques.

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