Je ne reviens pas sur ce qui a été très bien dit par mes collègues.
« Forte régression, retour à l'ère des journalistes voix de la France, double muselière du CSA et du comité d'éthique » : les mots pour le moins forts du Syndicat national des journalistes (SNJ) expriment un désaccord total. Les journalistes refusent d'être jugés, non pas par leurs pairs, mais par une instance administrative composée de personnalités nommées par le pouvoir politique. Le SNJ avance une proposition inspirée de ce qui existe à France Télévisions et à Radio France : la rédaction d'une charte d'éthique professionnelle des journalistes dont une commission paritaire dresse le bilan deux fois par an, comme c'est le cas à France Télévisions. La solution du dialogue interne est également promue par la société des journalistes du groupe Canal +, qui préconise elle aussi l'autorégulation du secteur par l'instauration d'une charte au sein de chaque rédaction pour affirmer des principes d'indépendance et résoudre des questions éthiques posées à la profession. Que répondez-vous à ces suggestions ?
Il serait dangereux que les comités d'éthique ne soient que des alibis. Pour être efficaces, ils doivent être composés de personnes connaissant très bien les médias et surtout ayant le temps de suivre les programmes. C'est la raison pour laquelle nous proposerons des amendements pour assouplir les conditions de nomination, en privilégiant la désignation en interne plutôt que par le CSA.