Monsieur le gouverneur, selon vous, risquons-nous une nouvelle crise financière du type de celle de 2008 ? Les mouvements constatés ces temps-ci m'inquiètent beaucoup, et je ne suis pas certaine que nous disposerions des cartouches suffisantes pour réagir si une telle crise devait survenir : les taux d'intérêt sont déjà nuls, ou presque, et les banques centrales ont déjà largement recouru à l'outil de la création monétaire.
Ensuite, depuis que nous nous sommes vus, les montants concernés par la titrisation ont continué de grimper – je parle en général, non pas seulement de la France et de l'Europe. Or, s'il regroupe des réalités très diverses, cet ensemble est tout de même beaucoup moins régulé que le financement bancaire – vous y avez fait allusion en évoquant l'état d'avancement de la mise en oeuvre de Bâle III. Disposons-nous, au niveau de la Banque de France et de la BCE, d'une consolidation de l'ensemble des risques mondiaux financiers ? Cela avait été annoncé il y a un an et demi, mais où en sommes-nous exactement ?