Intervention de Charles de Courson

Réunion du 2 mars 2016 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

La politique monétaire n'a-t-elle pas épuisé son efficacité, monsieur le gouverneur ? Alors que des montants considérables de liquidités sont injectés, au rythme de 60 ou 70 milliards d'euros par mois, l'inflation ne remonte toujours pas. Citant le dernier communiqué du G20, vous avez pudiquement rappelé que la politique monétaire ne peut pas tout… mais peut-elle encore quelque chose ?

Ensuite, certes, les ratios de solvabilité des banques ont doublé, mais n'avons-nous pas un vrai problème avec le shadow banking ? Je n'aime pas l'expression, parce que ce n'est pas du banking et que ce n'est pas shadow. Disons plutôt : les formes de financement qui ne passent pas par le système bancaire. Elles se sont beaucoup développées, certes nettement moins en France qu'à l'étranger, mais n'est-ce pas là que résident les risques auxquels nous serons vraiment exposés au cours des prochaines années ?

Enfin, ne faut-il pas interpréter a contrario l'évolution des crédits aux sociétés non financières ? Vous avez évoqué leur croissance comparée, du mois de juin 2014 à aujourd'hui, dans un certain nombre de grands pays européens. Pourquoi les crédits aux sociétés non financières françaises croissent-ils sur toute la période en France, tandis qu'ils décroissent dans beaucoup d'autres pays, sauf à la fin ? N'est-ce pas tout simplement la traduction du fait que les entreprises françaises ont le plus faible taux de marge d'Europe ? Dans ces conditions, elles sont bien incapables de se financer autrement que par le crédit !

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