Finalement, monsieur le gouverneur, mes collègues et moi-même avons un peu les mêmes questions. Pour ma part, je vous interrogerai sur le financement de l'économie – sa disponibilité, sa sécurité et son orientation.
Outre l'objectif de remonter le taux d'inflation, le quantitative easing avait un autre objectif important, qui était de réorienter les fonds, les actifs, les investissements des entreprises pour dynamiser l'économie. Il semblerait que l'objectif ne soit pas atteint, en tout cas pas à la hauteur des montants injectés par la BCE. Du coup, nonobstant vos propos rassurants, je m'inquiète moi aussi de la possibilité d'une bulle. Après la bulle des actions en 2000, après la bulle immobilière de 2007-2008, une bulle obligataire pourrait-elle voir le jour, qui concernerait même les obligations les plus sûres ?
Nous avons tous souhaité plus de régulation bancaire, et vous avez voulu nous rassurer sur les fonds disponibles mais, tout de même, les règles prudentielles ne brident-elles pas leur mobilisation en faveur des entreprises ? Et, parallèlement, puisqu'il n'est pas soumis à ces règles, le shadow banking n'est-il pas en train de prospérer ?
Enfin, en ce qui concerne l'orientation des fonds pour l'économie, constatez-vous, après les engagements de la COP21, une inflexion en faveur du financement de la transition énergétique et écologique ?