Intervention de Charles de Courson

Réunion du 1er mars 2016 à 16h00
Mission d'information sur l'offre automobile française dans une approche industrielle, énergétique et fiscale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Ma première question sera radicale : faut-il être actionnaire durable pour influencer la stratégie des deux groupes automobiles français, notamment en matière environnementale puisque c'est l'objet de nos travaux ? La Régie Renault a été créée par confiscation au sortir de la guerre pour faits de collaboration, Louis Renault ayant aidé l'effort de guerre allemand. S'agissant de Peugeot, cela est tout à fait différent, l'intervention de l'État a eu pour but le redressement de l'entreprise ; nous ignorons d'ailleurs à quel moment des actions seront recédées.

Par ailleurs, la présence d'un actionnaire étatique ne nuit-elle pas à la bonne gestion d'un groupe ? Au regard de la façon dont les choses se sont passées au sein du groupe Renault-Nissan, cette gestion par l'État n'est-elle pas de nature à détourner les investisseurs privés, les alliances éventuelles et les stratégies mondiales, ces groupes n'étant plus français, quand bien même ils ont encore leurs sièges en France ?

Enfin, l'État a acquis pour 1,2 milliard d'euros d'actions Renault afin d'atteindre 20 % du capital et de bénéficier du double droit de vote dans le but de pouvoir bloquer une délibération relative aux dirigeants de l'entreprise. Quelle est aujourd'hui la valeur du capital investi, et quel est le montant de la perte potentielle ? Vous évoquez un cours de 85 euros et dites que l'État revendra ses actions lorsque leur coût d'achat sera dépassé, mais on peut difficilement prévoir les évolutions de la Bourse.

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